Le constat et l'accompagnement des familles
D’après l’OMS, la santé mentale est un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel. Quel constat chez les jeunes en France et quels sont les réseaux pour aider les familles ?

Les principaux chiffres sur le sujet
La santé mentale est un sujet qui peut concerner chacun d’entre nous.
- 41 % des Français déclarent avoir été déjà affectés par un problème de santé mentale au cours de leur vie (dépression, burn-out, pensées suicidaires…) selon le sondage Odoxa / Mutualité française de septembre 2024.
- 23 % des Français ont le sentiment de ne pas prendre soin de leur santé mentale selon le sondage Harris Interactive pour les ministères sociaux de décembre 2024.
Les problèmes de santé mentale touchent particulièrement les jeunes et les femmes.
- Parmi les Français ayant le sentiment de ne pas prendre soin de leur santé mentale, 38 % ont entre 18 et 24 ans et 36 % sont des femmes.
Pourtant, le sujet reste encore un tabou.
- 70 % des Français cautionnent au moins un stéréotype concernant les personnes atteintes de troubles de santé mentale : les personnes atteintes de troubles psychiques sont dangereuses, les addictions sont dues à un manque de volonté, la santé mentale est une mode, une manière pour certaines personnes d’attirer l’attention…rapporte le sondage Odoxa / Mutualité française.
A découvrir le dossier de l'Institut national de la jeunesse et l'éducation populaire a donné lieu à de nombreux travaux sociologiques ainsi qu’à des tentatives d’objectivations épidémiologiques.
Les problèmes de santé mentale chez les jeunes
La dépression, les troubles anxieux et les troubles du développement
Chez les jeunes, la dépression, les troubles anxieux, les troubles du développement sont fréquents. Ils font partie des principaux facteurs d’échec scolaire et même de décès. La santé mentale des jeunes (11-17 ans) se dégrade, en particulier chez les jeunes filles, qui portent à elles seules l’augmentation massive du nombre d’hospitalisations pour tentatives de suicide. Il est important de déstigmatiser les personnes atteintes, de développer la promotion de pratiques favorables à une bonne santé mentale, la prévention et le repérage, d’améliorer l’accès aux soins et d’accompagner les personnes concernées.
En savoir plus sur le sixième rapport de l'Observatoire national du suicide (ONS)
Les symptômes que peuvent rencontrer les enfants de 3 à 11 ans
Les symptômes principaux du mal-être chez l’enfant de 3 à 11 ans :
- Des pensées négatives sur lui-même : l’enfant a des paroles négatives ou s’accuse pour des choses hors de son contrôle, il entretient des pensées pessimistes ;
- Des difficultés à la maison : l’enfant a des difficultés à s’habiller ou manger seul, il fait de l’énurésie et/ou il s’isole ;
- Des difficultés scolaires : l’enfant rencontre des difficultés à se concentrer et ses résultats scolaires sont en baisse, il manque souvent l’école et ses absences sont mal/non justifiées ;
- Des changements d’humeur : l’enfant semble malheureux, coupable, inquiet, fâché, craintif, irritable. Il a des idées tristes, il se met en retrait, il s’isole ou a peur. Il est agressif, agité voire hyperactif ou provocateur. Il se sent impuissant, seul et rejeté ;
- Un changement de comportement : l’enfant pleure facilement, il est plus calme que d’ordinaire, il réagit de façon disproportionnée, il a des difficultés à s’entendre avec les autres et/ou il a des mouvements répétitifs.
L’étude nationale Enabee sur le bien-être et les difficultés émotionnelles des enfants de 3 à 11 ans inclue les parents et les enseignants. Lancée par Santé publique France avec l’appui de l’Éducation nationale, elle a pour objectif d’acquérir des connaissances scientifiques nouvelles sur le sujet, de combler un manque de données, de produire des résultats utiles pour améliorer les politiques publiques en matière de prévention et de prise en charge, d’offrir un cadre de vie et un environnement propice à l’épanouissement des enfants jusqu’à leur vie d’adulte.
L’étude est mise en place depuis 2022 avec de nouvelles éditions à deux ou trois ans d’intervalle. Elle permettrait à termes :
- D’estimer le niveau de bien-être des enfants ;
- D’estimer le nombre d’enfants concernés et les différentes difficultés rencontrées ;
- De décrire les facteurs de risques et les facteurs protecteurs associés y compris les déterminants sociaux ;
- D’évaluer le retentissement de ces difficultés sur d’autres domaines en lien avec la santé.
Les symptômes chez les adolescents
Environ 15 % des collégiens et 14 % des lycéens présentent un risque important de dépression.
Les symptômes principaux du mal-être chez les jeunes sont :
- Le sentiment de solitude : environ un quart des élèves interrogés ;
- Les plaintes psychologiques et somatiques : telles que des difficultés à s’endormir, de la nervosité, de l’irritabilité, ressenties par entre 4 et 3 élèves du secondaire sur 10
- Les symptômes dépressifs les plus déclarés sont le manque d’énergie, le fait de se sentir découragé et la difficulté à réfléchir sont ressentis par entre 5 et 4 élèves du secondaire sur 10, et de manière plus importante chez les lycéens et chez les filles.
Le dispositif EnCLASS (enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances) est une enquête anonyme qui repose sur un sondage aléatoire et sur un questionnaire autoadministré en ligne. La passation du questionnaire a lieu dans une salle informatique des établissements scolaires durant une heure de cours. Selon les niveaux, différents questionnaires sont utilisés qi explorent le bien-être, les comportements de santé (dont les conduites addictives) et leurs déterminants.
EnCLASS est réalisée tous les 2 ans par l’association pour le développement d’EnCLASS en partenariat avec l’Observatoire des drogues et des tendances addicitves (OFDT), l’École des hautes études en santé publique (EHESP), le ministère de l’Éducation nationale, Santé publique France (SpF) et l’Inserm (Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP – Inserm URM 1018) et Centre d’Épidémiologie et de Recherche en santé des POPulations (CERPOP – Inserm UMR 1295).
Qui contacter pour avoir de l'aide ?
- Les personnels sociaux et de santé de l'éducation nationale (médecin, infirmier, psychologue, assistant de service social) ;
- Son médecin traitant.
À destination des parents, des familles et des professionnels
- Le numéro national souffrance et prévention suicide, disponible du lundi au dimanche 24h/24, numéro : 3114
À destination des jeunes
- Fil santé jeune (12-25 ans) : Un site internet, un espace de discussion et un tchat. Le numéro d'aide est anonyme et accessible du lundi au dimanche de 9h00 à 23h00 : 0 800 235 236
- Numéro national souffrance et prévention suicide (tous les jeunes) : Disponible du lundi au dimanche 24h/24, numéro : 3114
- SOS amitié (tous les jeunes) : Disponible du lundi au dimanche de 13h00 à 3h00 avec une messagerie, un tchat et un numéro : 09 72 39 40 50
- L’écoute-famille UNAFAM : Écoute téléphonique anonyme du lundi au jeudi de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00. Et le vendredi de 9h00 à 17h00. Le numéro : 01 42 63 03 03
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Les structures d'accueil et d'écoute de proximité
- Les points accueil écoute jeunes (PAEJ) : 350 structures de proximité dédiées aux jeunes en situation de mal-être et leurs familles
- Programme "Promeneurs du Net" : présence éducative sur Internet pour repérer les jeunes en difficulté
Voir aussi le dossier "Bien grandir avec les écrans"
Les écrans font partie du quotidien, mais leur usage doit être progressif et accompagné. Un usage inapproprié ou excessif peut avoir des effets négatifs sur la santé physique et mentale